La génération Z serait plus engagée que les autres sur les problématiques environnementales, mais cela ne se traduit pas toujours par une consommation plus écoresponsable - DR : DepositPhotos.com, william87
Sous le viseur des caméras, les jeunes sont censés donner le ton des années à venir.
Alors que la génération Y (les fameux millenials), celle qui est née dans les années quatre-vingt, atteint la maturité, est installée professionnellement et familialement, ce sont les petits Z nés dans les années quatre-vingt-dix à 2000, que l’on scrute.
Or, il ne fait guère de doutes qu’ils sont bel et bien très connectés et bel et bien très dépendants des réseaux sociaux et des influenceurs qui s’y produisent et les invitent à acheter toutes sortes de produits.
Ce sont aussi indéniablement des entrepreneurs qui seront capables de se débrouiller sans l’aide de leurs maîtres.
Ils sont également à fond dans la mode et la « food » mais, ils le sont tout autant dans l’économie circulaire qui leur permet de se faire vendre et acheter en ligne ou dans des espaces physiques, à moindre coût.
Le vélo et la trottinette sont également des transports alternatifs devenus complément banals à leurs yeux.
Quant à leur sensibilité environnementale, elle ne fait aucun doute. Frappés par le changement climatique, les Z font les marches du climat, se joignent volontiers à des associations de protection de la biodiversité, militent pour les grandes causes liées à la survie de la planète…
Alors que la génération Y (les fameux millenials), celle qui est née dans les années quatre-vingt, atteint la maturité, est installée professionnellement et familialement, ce sont les petits Z nés dans les années quatre-vingt-dix à 2000, que l’on scrute.
Or, il ne fait guère de doutes qu’ils sont bel et bien très connectés et bel et bien très dépendants des réseaux sociaux et des influenceurs qui s’y produisent et les invitent à acheter toutes sortes de produits.
Ce sont aussi indéniablement des entrepreneurs qui seront capables de se débrouiller sans l’aide de leurs maîtres.
Ils sont également à fond dans la mode et la « food » mais, ils le sont tout autant dans l’économie circulaire qui leur permet de se faire vendre et acheter en ligne ou dans des espaces physiques, à moindre coût.
Le vélo et la trottinette sont également des transports alternatifs devenus complément banals à leurs yeux.
Quant à leur sensibilité environnementale, elle ne fait aucun doute. Frappés par le changement climatique, les Z font les marches du climat, se joignent volontiers à des associations de protection de la biodiversité, militent pour les grandes causes liées à la survie de la planète…
Du Wanderlust au Wandermust
Mais, cette génération qui, selon l’Observatoire AirofMelty, compte neuf jeunes sur dix qui se disent angoissés au quotidien, est comme tout le monde : elle affirme cette année avoir de besoin de vacances et les attendre de pied ferme.
Mieux, elle déclare qu’il ne s’agit même pas d’un désir mais d’un besoin. Ce qui, dit en anglais, donne le jeu de mots entre « wanderlust » ( désir) au « wandermust » ( besoin). Une trouvaille marketing datant de l’an dernier !
Pour preuve de ce besoin, une nouvelle étude menée par Liligo révèle que 60% des 18-24 ans et 56% des 25-34 ans ont l’intention de partir en vacances cet été, contre 60% de l’ensemble des Français.
Et où vont-ils aller ces jeunes ? Une autre enquête, celle de l’Observatoire ObSoCo pour Greenpeace, indique que 36% déclarent être prêts à partir à l’étranger contre 32% qui se décideront pour la France.
Calculé autrement, cela donne : 54% pour la France et les pays limitrophes, et 46% pour des destinations lointaines.
Autres indications : 61% se déclarent prêts à voyager plus lentement et 63% se disent prêts à privilégier des modes de transports moins polluants, alors que l’idée de partir moins souvent, quitte à rester plus longtemps sur place, est également largement plébiscitée !
Mieux, elle déclare qu’il ne s’agit même pas d’un désir mais d’un besoin. Ce qui, dit en anglais, donne le jeu de mots entre « wanderlust » ( désir) au « wandermust » ( besoin). Une trouvaille marketing datant de l’an dernier !
Pour preuve de ce besoin, une nouvelle étude menée par Liligo révèle que 60% des 18-24 ans et 56% des 25-34 ans ont l’intention de partir en vacances cet été, contre 60% de l’ensemble des Français.
Et où vont-ils aller ces jeunes ? Une autre enquête, celle de l’Observatoire ObSoCo pour Greenpeace, indique que 36% déclarent être prêts à partir à l’étranger contre 32% qui se décideront pour la France.
Calculé autrement, cela donne : 54% pour la France et les pays limitrophes, et 46% pour des destinations lointaines.
Autres indications : 61% se déclarent prêts à voyager plus lentement et 63% se disent prêts à privilégier des modes de transports moins polluants, alors que l’idée de partir moins souvent, quitte à rester plus longtemps sur place, est également largement plébiscitée !
Les contradictions d’une génération
Tout va bien donc ? Grâce aux jeunes Z, nous allons dans le bon sens. Celle du voyage vertueux.
Sauf que, les résultats ne sont pas toujours identiques. D’une part, selon la chaire Pegase, avant la crise du Covid, sur une année type comme 2019, la génération Z réalisait en moyenne 1,46 vol par an, contre 1,65 vol pour les millennials. Or, cette moyenne de vols envisagés est inchangée. La pandémie n’aurait donc rien modifié en termes d’habitudes entre 2019 et 2020 !
Pire, et encore plus contradictoire ! Quand les Z sont interrogés sur le sujet comme l’a fait la récente étude l’Observatoire ObSoCo pour Greenpeace, voici ce qui apparaît :
- 80% des jeunes sont préoccupés par le changement climatique,
- 76% sont prêts à agir dans tous les domaines du quotidien,
- 12% ont identifié les déplacements en avion comme l’un des postes de consommation individuelle les plus polluants !
12% seulement, c’est fort peu. Encore pire, si l’on prend en considération les autres résultats de l’enquête, on découvre que les 32% qui prennent l’avion, comptent parmi les plus éduqués.
Ceux dont on attendait justement une véritable prise de conscience et une traduction de paroles en gestes.
Sauf que, les résultats ne sont pas toujours identiques. D’une part, selon la chaire Pegase, avant la crise du Covid, sur une année type comme 2019, la génération Z réalisait en moyenne 1,46 vol par an, contre 1,65 vol pour les millennials. Or, cette moyenne de vols envisagés est inchangée. La pandémie n’aurait donc rien modifié en termes d’habitudes entre 2019 et 2020 !
Pire, et encore plus contradictoire ! Quand les Z sont interrogés sur le sujet comme l’a fait la récente étude l’Observatoire ObSoCo pour Greenpeace, voici ce qui apparaît :
- 80% des jeunes sont préoccupés par le changement climatique,
- 76% sont prêts à agir dans tous les domaines du quotidien,
- 12% ont identifié les déplacements en avion comme l’un des postes de consommation individuelle les plus polluants !
12% seulement, c’est fort peu. Encore pire, si l’on prend en considération les autres résultats de l’enquête, on découvre que les 32% qui prennent l’avion, comptent parmi les plus éduqués.
Ceux dont on attendait justement une véritable prise de conscience et une traduction de paroles en gestes.
En fait, c’est toujours le budget qui décide
Pourquoi tant de contradictions ? En fait, on en revient toujours au même constat : le manque d’argent !
Selon l’étude menée par Liligo, le budget vacances pour 2022 sera en moyenne de 585€ pour les 18-24 ans et de 740€ pour les 25-34 ans. Soit un petit budget qui oblige à faire des comptes d’autant plus serrés que le pouvoir d’achat n’est pas au mieux et constitue un nouveau motif de stress pour 85% des 25/34 ans et 74% des 18/24 ans.
En fait, de la même façon que le critère d’achat des jeunes en magasin reste le prix avant le respect de l’environnement, le prix est tout aussi déterminant, voire plus, en matière de voyages.
Un grand classique comportemental : on part où l’on peut, pas où l’on veut. Et, en général, le billet d’avion sur des destinations de proximité est moins onéreux que le train : 28 euros un Milan-Madrid contre environ 250 euros et 2 jours de voyage, pour le même trajet mais en train (calcul fait le 20 mai dernier) !
Selon l’étude menée par Liligo, le budget vacances pour 2022 sera en moyenne de 585€ pour les 18-24 ans et de 740€ pour les 25-34 ans. Soit un petit budget qui oblige à faire des comptes d’autant plus serrés que le pouvoir d’achat n’est pas au mieux et constitue un nouveau motif de stress pour 85% des 25/34 ans et 74% des 18/24 ans.
En fait, de la même façon que le critère d’achat des jeunes en magasin reste le prix avant le respect de l’environnement, le prix est tout aussi déterminant, voire plus, en matière de voyages.
Un grand classique comportemental : on part où l’on peut, pas où l’on veut. Et, en général, le billet d’avion sur des destinations de proximité est moins onéreux que le train : 28 euros un Milan-Madrid contre environ 250 euros et 2 jours de voyage, pour le même trajet mais en train (calcul fait le 20 mai dernier) !
Des contradictions décevantes ou alarmantes ?
Doit-on pour autant pointer et se désoler de ces contradictions mettant à mal l’avenir de notre planète ?
Pas forcément. Pour les chercheurs comme Paul Chiambaretto de Montpellier Business School, « cette génération est plus engagée que les autres sur les problématiques environnementales, mais cela ne se traduit pas toujours par une consommation plus écoresponsable ».
De son côté, pour Alexis Chailloux, un responsable de Greenpeace (cité par le magazine Vert), il faudrait que l’on songe à nuancer et à segmenter cette génération Z. « En réalité, dit-il, il y a des générations Z comme il y a des jeunesses ».
Il existe ainsi toute une catégorie de jeunes qui choisit effectivement de ne plus prendre l’avion, ou le moins possible, et d’opter pour des moyens de transport plus respectueux de l’environnement. Et, il y a les autres, plus ou moins sensibles à ces problèmes, selon les circonstances et situations, qu’elles soient collectives ou individuelles…
Il faudrait donc faire la part des choses et ne pas désarmer face à un combat qui est d’autant plus difficile à gagner que les compagnies aériennes entendent affiner leur marketing et s’adresser aux jeunes de manière plus convaincante.
C’est en effet cette génération Z qui constituera leur clientèle cible pour les années à venir et qui pourra soit, rejeter l’aérien tant que celui-ci n’est pas plus vertueux, soit l’adopter définitivement convaincue par ses performances environnementales.
Et sur ce point, la partie est bien engagée pour elles, car dans l’étude Greenpeace, la performance environnementale de la compagnie aérienne n’arrive qu’en 7e position (sur 10) pour la totalité des 18/35 ans ! Nous avons donc encore beaucoup à faire.
La bataille du ciel n’est pas gagnée par les militants du flygskam. La génération Z peut encore d’autant plus procrastiner que notre monde n’est exempt ni d’intelligence, ni d’irresponsabilité !
« L’homme est raisonnable, disait Ernest Renan, mais les hommes ne le sont pas » !
Pas forcément. Pour les chercheurs comme Paul Chiambaretto de Montpellier Business School, « cette génération est plus engagée que les autres sur les problématiques environnementales, mais cela ne se traduit pas toujours par une consommation plus écoresponsable ».
De son côté, pour Alexis Chailloux, un responsable de Greenpeace (cité par le magazine Vert), il faudrait que l’on songe à nuancer et à segmenter cette génération Z. « En réalité, dit-il, il y a des générations Z comme il y a des jeunesses ».
Il existe ainsi toute une catégorie de jeunes qui choisit effectivement de ne plus prendre l’avion, ou le moins possible, et d’opter pour des moyens de transport plus respectueux de l’environnement. Et, il y a les autres, plus ou moins sensibles à ces problèmes, selon les circonstances et situations, qu’elles soient collectives ou individuelles…
Il faudrait donc faire la part des choses et ne pas désarmer face à un combat qui est d’autant plus difficile à gagner que les compagnies aériennes entendent affiner leur marketing et s’adresser aux jeunes de manière plus convaincante.
C’est en effet cette génération Z qui constituera leur clientèle cible pour les années à venir et qui pourra soit, rejeter l’aérien tant que celui-ci n’est pas plus vertueux, soit l’adopter définitivement convaincue par ses performances environnementales.
Et sur ce point, la partie est bien engagée pour elles, car dans l’étude Greenpeace, la performance environnementale de la compagnie aérienne n’arrive qu’en 7e position (sur 10) pour la totalité des 18/35 ans ! Nous avons donc encore beaucoup à faire.
La bataille du ciel n’est pas gagnée par les militants du flygskam. La génération Z peut encore d’autant plus procrastiner que notre monde n’est exempt ni d’intelligence, ni d’irresponsabilité !
« L’homme est raisonnable, disait Ernest Renan, mais les hommes ne le sont pas » !
L’avion progresse entre 2008 et 2019
Selon une importante étude publiée en janvier par le Ministère de la transition écologique, sur dix ans de consommation de transports, le mode de transport qui connaît l’essor le plus important, c’est l’avion.
Sur les longues distances (plus de 80 km), celui-ci représente désormais 43% des distances parcourues, contre 30% en 2008. Il dépasse ainsi la voiture* (42%). La part du train est en baisse (de 14 à 10%).
Pour Mathieu Chassignet, spécialiste des mobilités : « Parmi les raisons de cette gabegie, le soutien continu au développement des aéroports, notamment au nom de l’équilibre du territoire, le kérosène toujours exempt de taxes, et une fiscalité dérisoire sur les billets d’avions.
Globalement, ajoute-t-il, les Français parcourent toujours plus de kilomètres. Et au sommet, on trouve les ménages les plus aisés : ceux-ci partent plus souvent en voyage, avec une moyenne de 14 900 km par personne et par an pour le 10ème décile, contre 3 200 pour le 1er décile. »
* La voiture ne diminue que dans les centres villes.
Sur les longues distances (plus de 80 km), celui-ci représente désormais 43% des distances parcourues, contre 30% en 2008. Il dépasse ainsi la voiture* (42%). La part du train est en baisse (de 14 à 10%).
Pour Mathieu Chassignet, spécialiste des mobilités : « Parmi les raisons de cette gabegie, le soutien continu au développement des aéroports, notamment au nom de l’équilibre du territoire, le kérosène toujours exempt de taxes, et une fiscalité dérisoire sur les billets d’avions.
Globalement, ajoute-t-il, les Français parcourent toujours plus de kilomètres. Et au sommet, on trouve les ménages les plus aisés : ceux-ci partent plus souvent en voyage, avec une moyenne de 14 900 km par personne et par an pour le 10ème décile, contre 3 200 pour le 1er décile. »
* La voiture ne diminue que dans les centres villes.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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